L’école communale – 1956 à 1983
Suzanne et Robert Pion sont nommés à Saint-Michel-de-Saint-Geoirs pour la rentrée scolaire, le 1er octobre 1956. La « maîtresse » s’occupe des petits (SE, CP, CE1 et CE2) et le « maître » officie dans la classe des grands (CM1, CM2).
1959 : scolarité obligatoire portée de 14 à 16 ans
1960 : création des collèges d’enseignement secondaire (CES)
Les pages d’écriture
Les fameuses pages d’écriture sont des souvenirs particuliers pour chaque écolier ayant connu le porte-plume en bois (puis plus tard en plastique). Aussi, l’image que l’on garde, c’est ce moment ou, courbé sur le pupitre, on s’appliquait en tirant la langue à écrire soigneusement sur son cahier à l’encre violette tout en trempant de temps en temps la plume dans l’encrier.
Cet encrier en porcelaine blanche est encastré à côté de la rainure en haut du bureau et toujours à droite. Une des raisons pour laquelle l’École s’appliqua longtemps à contrarier et forcer les gauchers à écrire de la main droite.
Avant de tourner la page d’écriture ou de fermer le cahier, il est primordial de poser son buvard blanc sur les lignes fraîchement écrites, si on ne veut pas avoir un pâté, en clair… une grosse tache d’encre.
Le maître ou la maîtresse écrivent aussi avec leurs porte-plume, mais à l’encre rouge pour les corrections ou les annotations, dans la marge du cahier.
Dans les années 1960, le porte-plume est finalement remplacé par le stylo à encre à cartouche, puis vers 1965 apparait le fameux Bic et ainsi l’autorisation d’utiliser le stylo à bille.
En 1961, de gros travaux sont réalisés : nouveaux placards dans les salles de classes, 2 chauffages au mazout et cuve de décantation, restauration des plafonds et planchers, nouvel escalier d’accès à l’étage, etc.
Mais c’est surtout l’arrivée de l’eau dans le logement de l’instituteur qui est remarqué avec évier, lavabo, évacuation, etc. Ces travaux se terminent par le goudronnage des cours de récréation. Coût total : 10 858,20 Francs.
Le vieux poêle
Le vieux poêle à charbon si salissant a donc été remplacé par un poêle à mazout avec sa pompe et son odeur désagréable. Parfois un parfum subtil de pelures d’oranges séchées déposées par la maîtresse sur ce chauffage vient embaumer la salle de classe les mois d’hiver.
Dans la classe des grands, il y a une émanation bien différente, celle de la pipe de M. Pion qui accentue encore davantage la sévérité de ce maitre d’école que certains élèves craignent, mais qui cache en fait sous sa barbe toujours bien taillée beaucoup d’attention.
Apprendre « par cœur »
Pour apprendre à compter dans la petite classe, il y a le boulier, remplacé dans les années 1960 par des bûchettes en bois. Mais chaque écolier se souvient de la précieuse table de multiplications qu’il faut apprendre par cœur. Elle comprend aussi les additions, les soustractions et les divisions. On trouve ces tables bien souvent au dos de la couverture des cahiers.
Il y a aussi les chefs lieu de départements que les élèves doivent mémoriser en cours de géographie. En histoire ce sont les dates comme “1515 Marignan” que tous les écoliers semblent connaître sans trop savoir ou est Marignan et ce qui s’est passé !
1963 : création du CEG (Collège d’enseignement général)
1965 : à la suite d’une suppression de classe, M. Robert Pion est alors affecté au collège de St-Etienne-de-St-Geoirs.
1970 : le jeudi, jour préféré des écoliers est remplacé par le mercredi + une demie journée supplémentaire le samedi.
Dans les années 1970, pour une question de pédagogie, les estrades dans les salles de classe sont finalement supprimées, histoire d’éliminer la notion de hiérarchie entre l’instituteur et les élèves… décision qui par ailleurs fit débat.
En 1983 et après 26 ans d’enseignement à Saint-Michel où elle fut très appréciée, Mme Suzanne Pion s’installe à Villeneuve-de-Marc avec son mari pour une retraite bien méritée. Elle décède en 2004 à l’âge de 74 ans et M. Robert Pion en octobre 2009 à l’âge de 76 ans.
Décembre 1983 – Départ à la retraite de Mme Suzanne Pion
Discours du maire, monsieur Maurice Dye :
“ Vous êtes arrivés dans notre village en 1956. Il faut le dire, qu’à l’époque il y avait deux classes ; vous étiez donc nos instituteurs. Vous, Mme Pion aviez les petits et vous M. Pion, les grands.
Et, si nous sommes réunis ce soir, c’est pour marquer la fin de vos fonctions, Mme Pion.